Hypertrophie Bénigne de la Prostate

D’après l’Association française d’urologie, l’hypertrophie bénigne de la prostate touche à une fréquence de 23 % les hommes de 41 à 50 ans et 82 % les hommes de 71 à 80 ans [2].

Et c’est ainsi qu’on passe d’une prostate qui, à la puberté, a la dimension d’une châtaigne, à une glande qui peut progressivement multiplier sa taille initiale par 3 ou 4, parfois plus [3].

Toutes les raisons de cette évolution qui demeure, selon la Haute autorité de santé, un « état de la nature » plus qu’une pathologie3, ne sont pas établies avec certitude, mais voici les principales :

La première est la présence en excès d’une substance appelée dihydrotestostérone (DHT) qui agit comme agent prolifératif des cellules de la prostate [4]. La DHT est produite à partir de la testostérone, grâce à une enzyme nommée 5-alpha réductase. De nombreuses thérapies conventionnelles s’efforcent donc de l’inhiber.

Deuxième explication de la croissance des cellules de la prostate : l’insuline [5]. Or, les situations d’hyper insulinémie (taux de sucre trop élevés dans le sang) dues à des repas trop glycémiques sont de plus en plus courantes.

La troisième raison est une conversion trop importante de testostérone en œstradiol, hormone présente chez l’homme en petite quantité. Un rapport œstrogène/testostérone trop élevé pourrait être impliqué dans le développement de l’HBP [6]. Une enzyme en particulier favorise la conversion de testostérone en œstrogènes : l’aromatase.

Protéger sa prostate commence, comme presque toujours, par l’alimentation, avec une réduction de la charge glycémique, en supprimant le plus possible féculents et sucres.

Une alimentation riche en légumes réduit les risques d’hypertrophie de la prostate, en particulier si les légumes sont riches en antioxydants – bêta-carotène, lutéine, vitamine C, etc. (5bis).

Mangez une grande variété de légumes et de fruits bio de saison et de couleur variée.

Sur le sujet, le débat sur le soja fait rage.

Plusieurs études ont pourtant montré que les isoflavones du soja, en particulier la génistéine et la daidzéine, sont bénéfiques : ils participent à la diminution des taux de PSA (antigène spécifique de la prostate [7]) et de testostérone libre, et limitent ainsi la croissance des cellules de la prostate [8]. Ils inhibent aussi l’activité de la 5 alpha-réductase [9].

Préférez les produits à base de soja fermenté, mieux tolérés par votre système digestif, et qui sont également les formes traditionnelles consommées par les populations asiatiques : tamari, tempeh, miso et natto.

Les graines de lin, les pépins de courge ou le lycopène (qu’on trouve en abondance dans les délicieuses tomates), réduisent les symptômes urinaires associés à l’HBP, avec des effets similaires aux médicaments inhibiteurs de l’enzyme 5 alpha-réductase.

Des herbes et des épices anti-inflammatoires comme le curcuma, la sariette, l’origan ou le gingembre sont également très utiles pour calmer toute inflammation à bas bruit qui pourrait agir comme facteur de risque sur la prostate.

Elément essentiel pour la prostate
Plus il y a de zinc dans les cellules de la prostate, moins elles grossissent.

Le zinc entraîne un phénomène d’apoptose (suicide des cellules) qui permet de diminuer légèrement le volume de la prostate.

Cet effet apoptotique est dû à l’induction par le zinc d’une autorégulation des gènes de croissance cellulaire dans les mitochondries [10].

À noter que le zinc participe lui aussi à inhiber la transformation de la testostérone en DHT (la substance qui cause la croissance de la prostate).

Par ailleurs, l’huître, qui est l’aliment le plus riche en zinc qu’on trouve dans la nature, est aussi considérée comme « le champion des aphrodisiaques ».

Sans surprise, l’exercice physique est lui aussi un pilier de la prévention.

Une station assise pendant de longues périodes exerce une pression excessive sur le plancher pelvien.

Si vous travaillez assis devant un ordinateur, faites régulièrement des pauses afin de vous dégourdir les jambes, faites une courte marche de 5 minutes autour de votre lieu de travail si vous le pouvez, et prenez les escaliers plutôt que l’ascenseur si vous devez gravir des étages.

Pratiquez un sport d’une manière régulière, ce qui réduira vos facteurs de risque. Attention si vous faites du vélo, sport qui exerce une forte pression sur le plancher pelvien : il faut pratiquer en utilisant une selle spécialement conçue pour soulager la pression sur la prostate.

Le palmier nain réduit les symptômes de 50 % !

Lorsque l’hypertrophie de la prostate est déjà déclarée, le palmier nain, également appelé sabal, est probablement le remède naturel que vous voudrez essayer en tout premier lieu.

Il faut dire que le palmier nain a un long passé d’utilisation clinique – ses premières mentions remontant aux années 1800 – et des études ont montré qu’il avait une meilleure efficacité que le Finastéride [11].

Une étude récente a même démontré que 320 mg d’extrait de palmier nain par jour réduisent les symptômes de HBP de 50 % après 8 semaines d’utilisation [12].

Reste à savoir si cela peut être vrai… pour vous.

Pour cela, faites une cure de palmier nain pendant une période de deux mois et notez la fréquence et l’intensité des symptômes dans un journal (nombre de fois où vous vous levez pendant la nuit, par exemple). Ceci vous permettra de conclure au bout de deux mois sur l’efficacité de la plante dans votre cas.

Pour une meilleure efficacité, je vous conseille de combiner le palmier nain avec la racine d’ortie (240 mg), reconnue par la commission E allemande pour soulager les douleurs urinaires de l’HBP.
Éviter d’aller aux toilettes dix fois dans la nuit
Le prunier d’Afrique (Pygeum africanum), particulièrement populaire en France pour les problèmes de prostate, a fait l’objet de plusieurs études cliniques qui démontrent un soulagement des symptômes urinaires associés à la HBP, notamment une diminution de 19 % de l’urination nocturne grâce à cette plante.

Cela veut dire que si vous vous réveillez cinq fois par nuit, ce sera toujours une fois de moins.

Mais le problème est que cet arbre est classé comme espèce menacée et que la collecte, qui se fait dans le sauvage aujourd’hui au Cameroun, en Guinée Equatoriale et au Kenya, ne pourra pas être soutenue au rythme actuel.

Pour le remplacer, je vous conseille de vous intéresser à une jolie fleur rose, l’épilobe, dont le phytothérapeute allemand Rudolph Fritz-Weiss [13] avait identifié l’effet inhibiteur des prostaglandines, et donc anti-inflammatoire. On peut recommander 30 g par litre d’eau bouillante, à boire pendant la journée [14].
Conférence webinaire sur le cancer de la prostate à venir.