27 avril 2018
Sclérose en Plaque : Alemtuzumab : des risques de problème de cœur avec ce médicament
Trois études parues dans la revue médicale Neurology rapportent des cas d’effets secondaires graves liés à la prise de l’amtuzumab, un traitement prescrit en cas de sclérose en plaques.
Le médicament Alemtuzumab (Lemtrada®) est dans le viseur des scientifiques. Pas moins de trois études parues dans la revue scientifique Neurology le 30 mars 2018 soulignent les effets secondaires graves liés à la prise de ce traitement prescrit contre la sclérose en plaque. Dans la liste : problèmes de vésicule biliaire , troubles cardiaques et maladie autoimmune.
Un manque d’oxygène du coeur
La première étude rapporte : huit cas de cholécystite acalculeuse agüe soit une maladie inflammatoire de la vésicule biliaire, rapportée à l’Agence américaine du médicament (FDA), après la prise du médicament. Selon les chercheurs, »passé quatre cas on peut commencer à confirmer le risque d’effets secondaires ». Dans la deuxième étude, les chercheurs révèle deux cas déclarés de lymphohistiocytose hémophagocytaire (LHH), une maladie autoimmune qui entraîne de la fièvre et des troubles du foie. Enfin, dans le troisième article : c’est un cas de syndrome coronarien aigüe chez une jeune femme de 24 ans atteinte d’une sclérose en plaques qui se serait déclaré juste après la perfusion du médicament. La jeune femme se serait plaint d’une douleur à la poitrine pendant 20 minutes. Le syndrome coronarien aiguë est susceptible d’entraîner une obstruction d’une artère et entraîner un manque d’oxygène du coeur.
En 2016, déjà, la Commission Transparence de la Haute Autorité de Santé avait évalué un service médical rendu trop faible entraînant le déremboursement de l’Alemtuzumab. Depuis les autorités de santé avaient insisté pour que le médicament soit uniquement utilisé en cas de sclérose en plaques sévère.
Publié par Bénédicte Demmer, journaliste santé le Mercredi 18 Avril 2018 : 11h34
Source : -Neurology, 30 mars 2018 ; DOI: https://doi.org/10.1212/WNL.0000000000005422 – Neurology, 30 mars 2018 ; DOI: https://doi.org/10.1212/WNL.0000000000005420 – Neurology, 30 mars 2018 ; DOI: https://doi.org/10.1212/WNL.0000000000005417 – Neurology, 30 mars 2018 ; DOI: https://doi.org/10.1212/WNL.0000000000005409
27 mars 2018
Cystite : l’Apurone® et le PRIRAM FORT® ne seront plus remboursés à partir du 30 mars 2018
Selon un arrêté du journal officiel du 12 mars dernier, les deux médicaments Apurone® et PRIRAM FORT® ne seront plus remboursés par la sécurité sociale à partir du 30 mars prochain.
Deux nouveaux médicaments s’ajoutent à la liste des spécialités qui ne seront plus remboursées par la Sécurité Sociale. L’antibiotique fluméquine (APURONE®) et l’acide pipémidique trihydraté (Pipram Fort®) seront radiés du régime de remboursement dans les deux semaines suivant la publication de l’arrêté du Journal Officiel du 12 mars publié le 15 mars. Le déremboursement prendra donc effet le 30 mars prochain.
Un risque de résistance aux antibiotiques
Ces deux médicaments sont des antibiotiques de la famille des quinolones généralement prescrits dans le traitement des cystites sans complication et des cystites récidivantes. Pourquoi cette radiation ? « La commission de la transparence a estimé que les médicaments relevant du present arrêté présentaient un service médical rendu insuffisant pour un maintien sur la liste des spécialités remboursables aux assurés sociaux », peut-on lire dans le Journal Officiel.
Selon le Vidal, cette décision semble entrer en cohérence avec un rapport du 22 juillet 2015 déjà donné par la commission de transparence expliquant que le PIPRAM FORT® nécessitait « une attention particulière concernant la résistance bactérienne « à son principe actif l’acide pipémidique avant de le prescrire à tout patient. C’est pourquoi un avis d’insuffisance du service médical rendu avait été conclut concernant ce médicament dans le traitement des cystites.
Les deux traitements qui étaient déjà iniqués en traitement de dernière intention et ne pouvant pas être pris sur du court terme comme le nécessite la cystite simple ou récidivante ils ne sont donc désormais plus indiqués aux patients souffrant de cystites.
15 février 2018
Le médicament Esmya® prescrit contre les fibromes utérins réévalué suite à de graves complications au foie
Esmya®, un traitement des fibromes utérins, pourrait être toxique pour le foie. Une réévaluation approfondie du rapport bénéfice/risque du médicament a été réalisée par l’Agence européenne des médicaments (EMA). Dans l’attente des conclusions, une fiche d’information est délivrée aux patientes lors de la consultation à propos du potentiel risque d’hépatotoxicité du médicament.
Une réévaluation approfondie du rapport bénéfice/risque du médicament Esmya® a été réalisé par L’Agence européenne des médicaments (EMA) suite à quatre signalements européens d’atteintes hépatiques graves chez des patientes traitées par ce médicament. Dans l’attente des résultats, la vigilance est de rigueur.
Appel à la vigilance des médecins et des patientes
Le médicament Esmya® (laboratoire Gedeon Richter) est indiqué dans le traitement des fibromes utérins, des tumeurs bénignes qui se développent dans l’utérus. Quatre cas de lésions hépatiques ont été signalés, dont trois ayant abouti à une greffe de foie, sur un total de 700 000 patientes traitées avec ce médicament à l’échelle mondiale. Dans l’attente des conclusions de l’EMA prévues en mai 2018, l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé (ANSM) avec les professionnels de santé et l’association de patients Fibrome info France appellent à la vigilance des médecins mais aussi des patientes. Des précautions d’utilisation d’Esmya® ont été éditées et un document d’informations doit être remis aux patientes par leur gynécologue ou leur pharmacien.
Les recommandations à suivre :
Les gynécologues sont appelés à suivre plusieurs recommandations :
– Demander un bilan hépatique avant d’introduire le médicament Esmya® dans les traitements de la patiente
– Si les transaminases de la patiente sont supérieures à 2 fois la normale, ne pas prescrire le médicament
– Prévoir un bilan hépatique si la patiente est en cours de traitement avec le médicament
– Si la patiente présente des signes cliniques d’une atteinte du foie comme des nausées, des vomissements ou de l’anorexie, interrompre immédiatement le traitement et réaliser un bilan hépatique.
Remettre à la patiente le document d’information sur les précautions d’utilisation d’Esmya® qu’ils ont reçu lors de la prescription ou de la délivrance.
Si vous êtes sous traitement
Vous devez rester vigilante à l’apparition de certains symptômes pouvant être le signe d’un dysfonctionnement du foie : perte de poids, manque d’appétit sévère ressemblant à l’anorexie, nausées et vomissements, fatigue inhabituelle, faiblesse musculaire, douleur dans la partie supérieure droite de votre abdomen, jaunissement de la peau ou du blanc des yeux, urines inhabituellement foncées. Si vous avez le moindre doute, contacter votre médecin rapidement pour un bilan hépatique.
Si vous allez commencer le traitement
Avant de commencer le traitement, il est impératif de réaliser un bilan hépatique à partir d’une prise de sang. Il est également obligatoire de lire attentivement la fiche d’information fournie par votre médecin qui renseigne sur les premiers signes ou symptômes pouvant être observés en cas de problèmes hépatiques.
11 février 2018
Allergies : des médicaments bientôt déremboursés
Les traitements de désensibilisation de l’allergie pourraient bientôt faire l’objet d’un déremboursement partiel ou total, suite à une recommandation de la Haute Autorité de Santé (HAS). Décryptage.
Diminuer le taux de remboursement de 65% à 15% . C’est ce que la Haute Autorité de Santé (HAS) recommande pour les comprimés à base d’allergènes préparés spécialement pour un individu (Apsi). Pour les traitements injectables, les préconisations de la HAS sont encore plus drastiques puisqu’ils subiraient un déremboursement total . Autrement dit, si vous souffrez d’allergie et que vous souhaitez entamer une désensibilisation, cela pourrait bientôt vous coûter plus cher.
Une recommandation vivement contestée
La HAS a lancé en décembre 2017 une consultation publique pour recueillir les avis des différents acteurs concernés par ce projet : associations, patients, professionnels, sociétés savantes mais aussi industriels. Si cette recommandation n’est pour le moment qu’au stade du projet, elle provoque déjà de vives réactions du côté des patients et des allergologues. Quand la HAS conteste l’efficacité de la désensibilisation et l’intérêt de ces traitements pour la santé publique de ces produits, la docteure Isabelle Bossé, présidente du Syndicat français des allergologues (SYFAL) rappelle dans un édito publié sur le site du Journal International de Médecine (JIM) « que la désensibilisation est un traitement de la cause de l’allergie, le seul qui soit capable de modifier l’évolution de la maladie , et qu’il est adapté à chaque allergie de chaque patient ». De même, dans une tribune publiée sur le site des Echos, le professeur Pascal Demoly (président du Collège des enseignants d’allergologie), la professeure Jocelyne Just (présidente de la société française d’allergologie) et le docteur Philippe Bonniaud (vice-président de la société française d’allergologie) s’insurgent : « La communauté allergologique est choquée ».
25 à 30% de la population concernée par une allergie
Ces médecins spécialistes rappellent également que « la désensibilisation, inventée au début du siècle dernier par le docteur Noon (1911), permet de rééduquer le système immunitaire. C’est-à-dire lui apprendre à accepter des choses aussi anodines de notre vie telles que les pollens, les acariens ou les animaux domestiques. La désensibilisation est principalement destinée aux patients allergiques pour qui les traitements symptomatiques (anti-histaminiques, corticoïdes) sont peu efficaces ou mal tolérés ». Rendre ces traitements moins accessibles représenterait donc un obstacle majeur dans la prise en charge de l’allergie , d’autant que l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) estime aujourd’hui qu’en France, « 25 à 30% de la population est concernée par une maladie allergique « .
14 décembre 2018
Gadolinés linéaire : ce type de produit médical bientôt retiré du marché
La Commission européenne a pris la décision de suspendre l’utilisation de produits à base de gadolinium linéaires utilisés pour réaliser les examens IRM en raison d’un danger pour le cerveau.
Le 28 novembre 2017, la décision du ministre japonais de la Santé, du Travail et du Bien-être (MHLW) siègant à la Commission européenne a prit acte. Les produits de constraste à base de gadolinium linéaires doivent être révisés obligatoirement car des dépôts de l’élément chimique ont été retrouvés dans les tissus du cerveau.
Une révision immédiate
Le 28 novembre dernier, le ministère japonais de la Santé a émis le souhait de limiter l’utilisation des GBCAs (agents de contraste à base de gadolinium) linéaires aux individus pour qui il n’existe aucune alternative. Il a été noté une : « Accumulation plus élevée de gadolinium dans le cerveau constatée avec ces produits linéaires. » Deux types de produits de contraste à base de gadolinium sont utilisés : les produits linéaires et les produits macrocycliques. Ils présentent tous les deux des similitudes mais les GBCAs linéaires sont moins stables et donc plus à risque de provoquer un dépôt dans les tissus cérébraux que les produits macrocycliques.
Un produit essentiel pour réaliser un IRM précis
L’imagerie par résonance magnétique (IRM) cérébral permet d’explorer la structure du cerveau et de découvrir d’éventuelles anomalies anatomiques qui vont guider vers un diagnostic médical. Sous l’action d’un champ magnétique intense, les molécules d’hydrogène se mettent en résonance dans les tissus biologiques. L’IRM peut donc fournir des images très fines de ces tissus qui sont beaucoup moins bien explorés par les méthodes radiologiques. Le patient doit être à jeun si une injection de produit de contraste (gadolinium) est envisagée. Lors de l’examen le patient est couché sur un lit qui avance au milieu du tunnel du scanner. Les IRM avec produit de contraste sont essentielles pour donner aux médecins une image des tissus plus nette que celle qu’ils pourraient obtenir autrement.
Pierre Desché, Vice-Président Développement, Affaires Médicales et Réglementaires a déclaré : « À la suite des décisions prises par les agences de santé européennes et japonaises concernant les changements à apporter aux notices des GBCAs linéaires et macrocycliques, d’autres décisions réglementaires importantes devraient bientôt être émises. »
A savoir : « les produits Dotarem® et Artirem®, commercialisés par Guerbet, sont des produits macrocycles et ne sont pas concernés par les décisions de la Commission européenne et du MHLW ».
12 décembre 2018
Mal de dos : le Coltramyl® ne sera plus remboursé à partir du 2 janvier 2018
Les myorelaxants à base de thiocolchicoside (Coltramyl®) ne seront plus pris en charge par l’Assurance maladie à partir du 2 janvier 2018 d’après le Journal officiel.
Mauvaise nouvelle pour les personnes souffrant du dos. Le Journal officiel du 29 novembre 2017 a publié deux arrêtés ministériels indiquant la radiation à partir du 2 janvier 2018 des spécialités à base de thiocolchicoside comme le Coltramyl® et ses génériques. En cause ? Un Service Medical Rendu jugé insuffisant par la Commission de la transparence.
« Un Service Medical Rendu insuffisant »
Le Coltramyl® (thiocolchiocoside) est un myorelaxant, c’est-à-dire un décontractant musculaire. Ce médicament est indiqué dans « le traitement d’appoint des contractures musculaires douloureuses en cas de pathologie rachidienne aiguë à partir de 16 ans », indique la commission de la Transparence de la Haute Autorité de Santé dans un communiqué. Les médicaments oraux concernés sont les suivants :
– MIOREL® 4 mg Gé gélule, boîte de 12, CIP 3400933398743 (DAIICHI SANKYO FRANCE SAS)
– MIOREL® 4 mg Gé gélule, boîte de 24, CIP 3400933398804 (DAIICHI SANKYO FRANCE SAS)
– THIOCOLCHICOSIDE ALMUS® 4 mg comprimés sécables, boîte de 12, CIP 3400936164635 (ALMUS FRANCE)
– THIOCOLCHICOSIDE ALMUS® 4 mg comprimés sécables, boîte de 24, CIP 3400936164864 (ALMUS FRANCE)
– THIOCOLCHICOSIDE ALTER® 4 mg comprimés, boîte de 12, CIP 3400938151169 (ALTER)
– THIOCOLCHICOSIDE ALTER® 4 mg comprimé, boîte de 24, CIP 3400938151220 (ALTER)
– THIOCOLCHICOSIDE ARROW® 4 mg comprimé, boîte de 12, CIP 3400935971975 (ARROW GENERIQUES)
– THIOCOLCHICOSIDE ARROW® 4 mg comprimé, boîte de 24, CIP 3400935972057 (ARROW GENERIQUES)
– THIOCOLCHICOSIDE BIOGARAN® 4 mg comprimé, boîte de 12, CIP 3400935970916 (BIOGARAN)
– THIOCOLCHICOSIDE BIOGARAN® 4 mg comprimé, boîte de 24, CIP 3400935971166 (BIOGARAN)
– THIOCOLCHICOSIDE CRISTERS® 4 mg comprimé, boîte de 12, CIP 3400936139732 (CRISTERS)
– THIOCOLCHICOSIDE CRISTERS® 4 mg comprimé, boîte de 24, CIP 3400936139961 (CRISTERS)
– THIOCOLCHICOSIDE EG® 4 mg comprimé sécable, boîte de 12, CIP 3400936025677 (EG LABO LABORATOIRES EUROGENERICS)
– THIOCOLCHICOSIDE EG® 4 mg comprimé sécable, boîte de 24, CIP 3400936171619 (EG LABO LABORATOIRES EUROGENERICS)
– THIOCOLCHICOSIDE MYLAN® 4 mg comprimé, boîte de 12, CIP 3400935606105 (MYLAN SAS)
– THIOCOLCHICOSIDE MYLAN® 4 mg comprimé, boîte de 24, CIP 3400935882646 (MYLAN SAS)
– THIOCOLCHICOSIDE SANDOZ® 4 mg comprimé, boîte de 12, CIP 3400936617650 (SANDOZ)
– THIOCOLCHICOSIDE SANDOZ® 4 mg comprimé, boîte de 24, CIP 3400936617711 (SANDOZ)
– THIOCOLCHICOSIDE ZENTIVA® 4 mg comprimé, boîte de 12, CIP 3400936738348 (SANOFI AVENTIS FRANCE)
– THIOCOLCHICOSIDE ZENTIVA® 4 mg comprimé, boîte de 24, CIP 3400936738409 (SANOFI AVENTIS FRANCE)
Un danger soupçonné depuis 2014
Myorelaxant disponible en France sous forme orale et injectable, le thiocolchicoside comporte plusieurs risques pour santé qui a poussé l’Agence européenne du médicament (EMA) à restreindre ses utilisations en 2014. En cause, un risque d’altération du génome du patient. « Des études chez l’animal, réalisées à des concentrations proches de celles observées chez l’homme […] ont montré que l’un de ses métabolites (SL59.0955 aussi appelé M2 ou
indique la lettre adressée aux professionnels de santé par l’ANSM. L’aneuploïdie correspond à une anomalie chromosomique au sein d’une cellule. C’est un facteur de risque d’embryotoxicité, d’avortement spontané, d’altération de la fertilité masculine, et de cancer.
1 décembre 2017
Polyarthrite rhumatoïde : 4 médicaments déremboursés
Le Journal officiel vient d’annoncer le déremboursement des anti-TNF en première ligne dans le traitement de la Polyarthrite rhumatoïde.
Dans un arrêté du Journal officiel du 10 novembre 2017, le gouvernement annonce la liste des spécialités pharmaceutiques qui ne sont plus prises en charge par l’Assurance maladie pour traiter la polyarthrite rhumatoïde (PR).
La liste des spécialités
Les médicaments déremboursés sont l’étanercept (Benepali® 50 mg, Enbrel® 25mg et 50 mg) l’adalimumab (Humira® en 40 mg) l’infliximab (Rémicade® en 100 mg) et le golimumab (Simponi® en 100 mg). Ils concernent le traitement de la PR sévère, active et évolutive de l’adulte non précédemment traitée par le méthotrexate. Ces décisions de déremboursements font suite à la Haute Autorité de Santé (HAS) qui a jugé insuffisant le service médical rendu (SMR). Pour rappel, le SMR est une mesure de l’efficacité et de l’utilité des médicaments vendus en France. Il est évalué par la Commission de transparence de la Haute Autorité de santé (HAS). L’évaluation prend en compte la gravité de la maladie pour laquelle le médicament est indiqué, son efficacité pour prévenir ou soigner cette maladie, son intérêt pour la santé publique et ses effets indésirables.
Le méthotrexate désormais favorisé
Le 20 juillet 2016, la Commission de la transparence a recalculé le SMR des anti-TNF Enbrel® (étanercept), Humira® (adalimumab), et Remicade® (infliximab) qui avaient un SMR considérablement élevé dans le traitement de la polyarthrite rhumathoïde. La HAS, au sujet de la place des anti-TNF dans la stratégie thérapeuthique déclarait : « La prescription d’un biologique (en association avec le méthotrexate ou en monothérapie), quel qu’il soit, ne se justifie pas en 1ère ligne de traitement de la polyarthrite rhumatoïde sévère, active, évolutive des patients adultes non précédemment traitée par le méthotrexate ou les autres traitements de fond (DMARD) (1ère ligne de traitement). Par conséquent, comme leurs comparateurs cliniquement pertinents, l’adalimumab, l’étanercept et l’infliximab, objets de la présente évaluation, n’ont pas de place en 1ère ligne de traitement de la polyarthrite rhumatoïde chez les patients non précédemment traités par le méthotrexate ou les autres traitements de fond (DMARD). » La HAS souhaite désormais le méthotrexate en première ligne (médicament de fond pour le traitement de la PR.) et les anti-TNF en seconde ligne pour les patients insuffisamment répondeurs ou intolérants au méthotrexate.
Les traitements
Les principaux objectifs du traitement de la PR évolutive grave sont de soulager la douleur, de prévenir et de limiter la destruction des articulations, de contrôler la maladie et, si possible, de la guérir. Si ces objectifs sont atteints, ils permettront d’éviter la perte de fonctions dans les activités quotidiennes et au travail et donc de préserver l’autonomie des patients avec une optimisation de leur qualité de vie. Le traitement est basé sur la prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), d’antalgiques (éventuellement des corticoïdes) et sur la mise en place d’injections intra-articulaires de corticoïdes. La gravité de la pathologie impose généralement la nécessité d’un traitement de fond à base de méthotrexate, de léflunomide et de sulfasalazine ou d’anti-TNF alpha tels que l’adalimumab ou l’infliximab. Ces différents traitements, quoiqu’assez lourds, sont efficaces pour stopper la progression de la PR évolutive
25 novembre 2017
Un médicament antihypertenseur augmenterait le risque de cancer de la peau
Les médicaments contre l’hypertension contenant de l’hydrochlorothiazide seraient impliqués dans la survenue d’un type fréquent de cancer de la peau, selon une vaste étude danoise. Explications.
Quel est le rapport entre traitement de l’hypertension et cancer de la peau ? Des chercheurs danois de l’université du Danemark du Sud et de la Société Danoise du Cancer démontrent l’existence d’un lien entre les médicaments anti hypertenseurs contenant de l’ hydrochlorothiazide et la survenue de carcinome épidermoïde cutané, un type de cancer de la peau parmi les plus fréquents. Les médicaments incriminés sont des diurétiques prescrits contre l’hypertension , commercialisés en France sous les noms Esidrex®, Acuilix®, Alteisduo®, Lodoz® ou encore Wytens®.
Un risque de cancer de la peau 7 fois plus élevé
Dans leur étude publiée dans le Journal of the American Academy of Dermatology, les chercheurs expliquent s’être appuyés sur 80 000 cas danois de cancer de la peau entre 2008 et 2012. En parallèle, ils ont regardé si ces patients avaient déjà reçu des prescriptions de médicaments à l’hydrochlorothiazide. Résultat : le risque de développer un cancer de la peau serait sept fois plus élevé chez les personnes qui prennent un médicament contenant de l’hydrochlorothiazide . « Nous savions que l’hydrochlorothiazide rendait la peau plus vulnérable aux dommages causés par les rayons ultra-violets, mais ce qui est à la fois nouveau et surprenant est qu’ un usage à long-terme de cette substance antihypertensive conduit à une augmentation à ce point significative du risque de cancer de la peau « ,confie le docteur Anton Pottegård, co-auteur de l’étude, dans un communiqué ScienceDaily.
« N’interrompez pas votre traitement sans consulter votre médecin »
Ces résultats ont de quoi inquiéter, puisque les médicaments à base d’hydrochlorothiazide sont largement prescrits en Europe et aux Etats-Unis, rappelle ScienceDaily . Alors, comment réagir si vous prenez ce type de traitement ? « N’interrompez pas votre traitement sans consulter au préalable votre médecin. Cependant, si vous prenez actuellement de l’hydrochlorothiazide, parlez-en à votre médecin pour voir s’il serait possible de choisir un autre médicament « , préconise le docteur Pottegård.
15 novembre 2017
Diabète : ce type de médicaments mis en cause pour des risques mortels
Une nouvelle famille de médicaments efficaces contre le diabète de type 2 comporterait un risque élevé de complication grave voire mortelle.
Ils s’appellent les inhibiteurs SGLT2*. Ces médicaments anti diabète de type 2 ont fait leur apparition en 2014 sous les noms dapagliflozine, canagliflozine et empagliflozine. Leur principe : ils abaissent les taux de glycémie en facilitant l’élimination du glucose dans les urines. Mais attention, ces traitements ne sont pas sans risque, selon des chercheurs en épidémiologie du Birgham and Women’s Hospital de Boston (Etats-Unis). Ils publient une étude dans le New England Journal of Medicine, dans laquelle ils expliquent que les inhibiteurs SGLT2 peuvent augmenter le risque d’acidocétose diabétique , une complication parfois mortelle du diabète.
Deux fois plus d’acidocétose diabétique
Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs se sont appuyés sur un panel de 38 045 patients diabétiques de type 2 prenant des inhibiteurs SGLT2. Ils ont comparé leur état de santé à 38 045 autres patients soignés avec un autre type d’inhibiteurs (les DPP4). Au bout de 180 jours, ils ont constaté que 55 patients sous inhibiteurs SGLT2 avaient déclaré une acidocétose diabétique , contre seulement 26 patients sous inhibiteurs DPP4 . L’acidocétose diabétique correspond à des niveaux élevés de cétones, des composés acides, dans le sang et se manifeste par des vomissements, des douleurs abdominales, des essoufflements et des œdèmes cérébraux. Elle peut s’avérer fatale si elle n’est pas prise en charge rapidement.
Une complication sous-évaluée
L’acidocétose diabétique est une complication fréquente en cas de diabète de type 1, mais plus rare chez les personnes souffrant de diabète de type 2. Cette complication est donc à surveiller de près, car ses symptômes sont par nature rarement recherchés chez les diabétiques de type 2. « Le risque d’effet secondaire pourrait en fait être même plus élevé que ce que nous avons trouvé à cause d’erreurs de diagnostic ou de sous-évaluations », s’inquiète le docteur Michael Fralick, co-auteur de l’étude, cité par MedicalXpress. Prochaine étape pour les chercheurs ? Comprendre pourquoi et comment les inhibteurs SGLT2 augmentent le risque d’acidocétose diabétique, pour remédier à ce problème.
*pour Inhibitors of sodium–glucose cotransporter 2 (inhibiteurs du co-transporteur rénal sodium-glucose de type 2).
7 novembre 201
Décontractyl, Apaisyl et Sédermyl : 3 célèbres médicaments sur la sellette
Leur balance bénéfice-risque ayant été jugée défavorable, trois médicaments couramment utilisés en auto-médication pourraient être retirés du marché.
Fini l’Apaisyl® ou le Sédermyl® sur les piqûres de moustiques ? Le Décontractyl® pour soulager les douleurs musculaires ? Il va falloir l’envisager. Comme le rapportent nos confrères du Quotidien du Pharmacien, la balance bénéfice-risque de ces trois médicaments a été jugée défavorable par la « Commission de suivi du rapport entre les bénéfices et les risques des produits de santé », le 3 octobre dernier. Les deux premiers, à base de chlorhydrate d’isothipendyl ont été associés à un « risque de réactions cutanées rares, mais graves », peut-on lire dans le rapport publié par l’Agence nationale du médicament. Quant au Décontractyl®, sa substance active, la méphénésine qui est un myorelaxant centrale utilisée depuis le milieu des années 1940 pour son effet antispasmodique a été associée à « plusieurs cas marquants graves d’hypersensibilité, de réactions locales et de malaise ». De plus, les autorités sanitaires auraient reçu des signalements d’abus et de dépendance identifiés avec le Décontractyl® en comprimés. Ainsi la Commission a estimé que pour la forme orale et pommade, ce traitement était plus risqué que bienfaisant.
Les produits concernés :
– Apaisyl® gel 0.75% : antihistaminique antiprurigineux pour usage local, indiqué dans le « traitement symptomatique local du prurit, en particulier piqûres d’insectes », réservé à l’adulte et l’enfant de plus de 30 mois.
– Sédermyl® 0.75%, crème : antihistaminique antiprurigineux pour usage local, indiqué dans le « traitement symptomatique local du prurit, en particulier piqûres d’insectes », réservé à l’adulte et l’enfant de plus de 30 mois.
– Décontractyl® 500 mg, comprimé enrobé, indiqué chez l’adulte « en traitement d’appoint des contractures musculaires douloureuses » et Décontractyl baume®, pommade, indiqué dans le « traitement local d’appoint des douleurs d’origine musculaire de l’adulte ».
Pour l’heure, l’Agence du médicament n’a pas statué du futur de ces médicaments sur le marché mais il est possible qu’ils soient retirés puisqu’ils ont été jugés plus risqués qu’utiles.
5 novembre
Des médicaments anti-reflux pourraient doubler le risque de cancer de l’estomac
Une étude publiée dans le journal médical britannique Gut démontre un lien significatif entre les médicaments anti-reflux gastriques et l’augmentation des risques de cancer de l’estomac.Des chercheurs de l’Université de Hong Kong et de l’Université College of London ont réalisé une étude publiée dans le journal médical Gut . Les scientifiques ont cherché un lien entre les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP), qui traite les brûlures d’estomac et le reflux gastro-oesophagien, et le cancer de l’estomac.
Une augmentation des risques de cancer de l’estomac de 244%
Les chercheurs ont passé au crible 63 397 personnes infectées par la bactérie Helicobacter pylori au niveau de l’estomac et les ont suivis pendant en moyenne 7 ans. H.pylori peut causer des reflux gastriques et augmente le risque de cancer de l’estomac. Les sujets infectés ont pris des IPP pendant une longue période pour traiter leurs symptômes. Même après la destruction de la bactérie au sein de leur corps, les sujets ayant pris des IPP à long terme au moins une fois par semaine étaient plus à risques de contracter un cancer de l’estomac dans les 7 ou 8 années suivantes. 153 des 63 397 personnes étudiées ont eu un cancer de l’estomac. Ce groupe avait 244% plus de risques de cancer de l’estomac que les autres, ce qui signifie un risque doublé.
Trouver une alternative aux IPP
Les médicaments comme le pantoprazole (Eupantol®) l’oméprazole (Mopral ®) l’ésoméprazole (Inexium®) ou le lansoprazole (Mylan®) sont des IPP puissants qui empêchent l’estomac de fabriquer trop d’acide. Les chercheurs ont déclaré: « à notre connaissance, c’est la première étude à démontrer que l’utilisation à long terme de IPP, même après le traitement d’éradication de H. pylori, est toujours associée à un risque accru de cancer gastrique. » avant de poursuivre : « les médecins devraient donc faire preuve de prudence lorsqu’ils prescrivent des IPP à long terme à leurs patients. » Si vous prenez régulièrement ces médications, il peut être utile de discuter avec votre médecin afin d’envisager des traitements alternatifs qui seraient plus bénéfiques et moins risqués.
4 novembre
Néfopam : ce médicament expose à un risque de coma
Dans son édition de novembre, la revue médicale Prescrire met en garde contre le Néfopam (Acupan®) un médicament antalgique suspecté d’occasioner des effets secondaires graves comme un état confusionnel ou un coma.
Un nouveau médicament est dans le viseur du Comité de pharmacovigilance de l’Agence europénne du médicament. Le néfopam (Acupan®) « un antlagique non opioïde d’action centrale dérivé d’un antihistaminique H1 » serait susceptible de causer des effets secondaires graves de types : « états confusionnels et comas » , rapporte l’édition de novembre de la revue médicale Prescrire.
Une nécessité de ré-évaluer les bénéfices du médicament
Ce médicament n’est disponible en France que sous forme injectable, il est utilisé dans le cadre d’un traitement symptomatique des affections douloureuses aiguës, notamment des douleurs post-opératoires. Selon la revue médicale, ce médicament est déjà connu pour des effets secondaires sérieux (agitations, irritabilité, nausées, bouche-sèche, désorientation…) inscrits sur la notice d’information. Mais depuis mai 2017, l’Agence européenne du médicament souhaite que les deux nouveaux risques découverts soient également mentionnés.
« Quelque soit la voie d’administration, l’effet antalgique du néfopam est mal établi et au mieux modeste, sans supériorité prouvée par rapport à un anti-inflammatoire non stéroïdien », rapportent les auteurs du communiqué. Selon eux, il faudrait régulièrement ré-évaluer la balance bénéfice/risque du traitement avant de l’administrer.